Le Centre Hospitalier La Chartreuse (CHLC), a récemment inauguré un projet artistique novateur baptisé « Fresque Collective : Quand l’art de rue devient soins ». Ce projet Culture et Santé a été mené avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Bourgogne-Franche-Comté et de l’Agence Régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté. Il contribue à faire de l’établissement un lieu plus humain, ouvert sur la cité.
En partenariat avec l’association De Bas Etages, ce projet ambitieux a vu le jour avec la participation active d’adolescents suivis par le dispositif INTERMEDE, composé de trois unités de soins pour adolescents (Mobilados, Adosoins, Adolits). La réalisation de cette fresque murale a permis d’embellir les abords des structures de soins tout en favorisant l’expression artistique, le bien-être des patients, et la déstigmatisation des soins pédopsychiatriques.
Améliorer l’accueil des jeunes et donner à voir le cheminement vers le mieux-être
La mise en place de ce projet est née d’une volonté de transformer un espace sombre et peu accueillant, surnommé « le chemin des lingères », en un lieu chaleureux et propice à l’expression artistique. Le passage menant aux unités de soins INTERMEDE était souvent perçu comme angoissant par les patients et leurs familles, ce qui pouvait constituer un frein à l’hospitalisation des adolescents. L’objectif du projet était donc double : améliorer l’accueil et le bien-être des patients et de leurs proches tout en proposant une expérience artistique collective et déstigmatisante. Le travail collectif réalisé a donné vie à une fresque colorée, mouvementée et vivante qui symbolise la puissance des émotions ressenties mais aussi le cheminement vers le mieux-être.
Des ateliers d’expression à la mise en couleur
Le projet s’est déroulé en plusieurs étapes, impliquant activement les adolescents suivis par le dispositif INTERMEDE. Lors d’un atelier d’expression, les jeunes suivis ont d’abord été invités à écrire toutes les émotions qu’ils ressentaient au début de leur prise en charge (peur, ennui, tristesse, solitude, angoisse…), mais aussi les émotions qu’ils aimeraient ressentir à la fin de leur prise en charge ou à leur sortie de la structure (liberté, légèreté, joie…). Les participants ont ensuite imaginé une forme abstraite pour chacune de ces émotions. Ils ont pu les dessiner et les découper afin que ces dernières soient utilisées pour élaborer la composition graphique de la fresque. À l’issue de ce travail, les artistes ont été accueillis une semaine pour réaliser la fresque sur place, dans la cour du bâtiment INTERMEDE. Les jeunes qui le souhaitaient ont pu participer aux différentes journées de peinture mais aussi échanger avec les artistes.
De Bas Étages : une association experte en projets urbains artistiques
L’association De Bas Étages, forte de son expertise en projets urbains et artistiques, a été le partenaire privilégié du CH La Chartreuse pour la réalisation de cette fresque collective. Elsa Moreau, artiste, illustratrice et scénographe, ainsi que Maxime Delompré, plasticien et scénographe évoluant dans l’univers du street art, ont animé les ateliers avec une méthodologie collaborative. Leur ambition était de créer une intelligence collective, permettant à chaque participant de s’exprimer personnellement et de trouver sa place au sein de l’œuvre commune.
Intégrer l’art et la culture dans le processus de soins
Ce projet a dépassé les attentes initiales, la fresque collective étant devenue un symbole fort du dispositif INTERMEDE. Les familles et les adolescents ont exprimé leur satisfaction quant au changement opéré dans cet espace auparavant angoissant. La réalisation de la fresque a permis aux participants de mieux s’approprier leur environnement de soins. En intégrant l’art et la culture dans le processus de soins, le projet a montré l’importance de l’expression artistique dans la prise en charge des adolescents en difficulté. Les interventions d’artistes permettent de créer des espaces de parole, de libérer les émotions, et de favoriser l’adhésion aux soins. Le projet a ainsi démontré que l’art peut devenir un moyen puissant pour accompagner le mieux-être des jeunes et déstigmatiser les soins psychiatriques.
